LA TAPISSERIE AU XIV° SIÈCLE 2b

fournis par ce Jehan et ses confrères, nous avons quelque peine à reconnaître des ouvrages de haute lice.

A la suite de la comtesse Mahaut, nous voyons les seigneurs de la Flandre et du Hainaut, notamment le comte Guillaume P^r, venir faire à Paris d'importantes acquisitions de tapis : nouvel argument en faveur de la réputation du marché parisien.

Il n'est pas sans intérêt de recueillir les noms de ces premiers représentants de l'industrie qui allait jeter dans notre pays un si vif éclat.

Après Jehan le tapissier, de Paris, qui paraît en 1308 et qu'on retrouve sur les comptes des rois de France en 1316, nous signalerons Jehan Bouilli, d'Arras; Jehan de Condé, de Paris (1314); Denise le Sergent et Nicolas de Chiele (1315), Jehan de Meaux, tapissier parisien (1316); Jehan de Créqui (1317), Jehan Hucquedieu, tapissier sarrasinois. En 1324, Jehan de Tél u fournit un tapis aux armes d'Artois, mesurant six aunes carrées à l'aune de Paris: Ainsi l'étalon habituel pour la mesure des tapisseries est l'aune de Paris; de plus, les payements se font presque constamment en livres et sous parisis.

La mention d'un tapissier de Valenciennes, en 1325, prouve que l'industrie nouvelle commence à se répandre dans les principaux centres ouvriers de la province. Deux ans plus tard, la tapisserie fait son apparition à Saint - Omer dans Ta personne de Jehan Hé-' renc, un des fournisseurs de la comtesse Mahaut. Enfin, en 1328, se présente un tapissier d'origine bien parisienne, quoiqu'il porte le nom de Nicolas de Reims.

L'inventaire des biens laissés à sa mort par la reine Clémence de Hongrie, veuvede Louis Hutin, nous fournit la première mention un peu détaillée de tapisseries décoratives que nous ayons rencontrée. Ellç consiste en « tapis de laine ouvrés de papegais et à compas, » c'est-à-dire ornés de perroquets et de cercles, type d'ornement fort employé au moyen âge. Dans le même inventaire on remarque « huit tapis d'une sorte à parer chambres, à ymages et à arbres de la devise d'une chasse, de soixante-huit aunes carrées, prisés soixante-quatre livres parisis. »

Le tapissier Henry Legrand, probablement parisien, vend, en 1330, <c XIL tapis pour une chambre » de la comtesse de Flandre. Le même reparait à la fin de l'année 1349, comme ayant fourni des .« tapis de laine et de paremens que Jehan, fils du roi de France,



	LA TAPISSERIE AU XIV° SIÈCLE 2b fournis par ce Jehan et ses confrères, nous avons quelque peine à reconnaître des ouvrages de haute lice. A la suite de la comtesse Mahaut, nous voyons les seigneurs de la Flandre et du Hainaut, notamment le comte Guillaume P^r, venir faire à Paris d'importantes acquisitions de tapis : nouvel argument en faveur de la réputation du marché parisien. Il n'est pas sans intérêt de recueillir les noms de ces premiers représentants de l'industrie qui allait jeter dans notre pays un si vif éclat. Après Jehan le tapissier, de Paris, qui paraît en 1308 et qu'on retrouve sur les comptes des rois de France en 1316, nous signalerons Jehan Bouilli, d'Arras; Jehan de Condé, de Paris (1314); Denise le Sergent et Nicolas de Chiele (1315), Jehan de Meaux, tapissier parisien (1316); Jehan de Créqui (1317), Jehan Hucquedieu, tapissier sarrasinois. En 1324, Jehan de Tél u fournit un tapis aux armes d'Artois, mesurant six aunes carrées à l'aune de Paris: Ainsi l'étalon habituel pour la mesure des tapisseries est l'aune de Paris; de plus, les payements se font presque constamment en livres et sous parisis. La mention d'un tapissier de Valenciennes, en 1325, prouve que l'industrie nouvelle commence à se répandre dans les principaux centres ouvriers de la province. Deux ans plus tard, la tapisserie fait son apparition à Saint - Omer dans Ta personne de Jehan Hé-' renc, un des fournisseurs de la comtesse Mahaut. Enfin, en 1328, se présente un tapissier d'origine bien parisienne, quoiqu'il porte le nom de Nicolas de Reims. L'inventaire des biens laissés à sa mort par la reine Clémence de Hongrie, veuvede Louis Hutin, nous fournit la première mention un peu détaillée de tapisseries décoratives que nous ayons rencontrée. Ellç consiste en « tapis de laine ouvrés de papegais et à compas, » c'est-à-dire ornés de perroquets et de cercles, type d'ornement fort employé au moyen âge. Dans le même inventaire on remarque « huit tapis d'une sorte à parer chambres, à ymages et à arbres de la devise d'une chasse, de soixante-huit aunes carrées, prisés soixante-quatre livres parisis. » Le tapissier Henry Legrand, probablement parisien, vend, en 1330, <c XIL tapis pour une chambre » de la comtesse de Flandre. Le même reparait à la fin de l'année 1349, comme ayant fourni des .« tapis de laine et de paremens que Jehan, fils du roi de France,